Informations sur les Dino, mon expériences.
Posté : jeudi 19 avril 2018 à 22:09
Salut à tous.
J'ouvre ce topic pour parler d'un problème qui semble de plus en plus courant dans notre belle passion, les Dino.
J'ai été confronté durant plusieurs années à ce problème et j'ai enrichi mes connaissances sur le domaine, non seulement par mon expérience personnelle puis par des lectures de nombreux articles ou forum US.
Quelques infos et selon mes propres expériences :
- les bacs atteints présentent des tâches ou des zones brunes, souvent confondues avec des diatomées ou des cyanobactéries bien que les cyano sont plus souvent rouges, bordeaux.
- Les taux de No3 et de Po4 sont souvent très faibles voir indétectables avec nos tests habituels, y compris photomètres.
- Les dino ont tendances a faire des filaments et des microbulles surtout en fin de journée. Le soir, ce phénomène s'arrête assez rapidement et elles tendent à disparaître pour réapparaître le lendemain.
- Les Dino produisent des toxines extrêmement redoutables, il s'agit comme pour les palythoa de palytoxine (plus d'infos disponibles ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Palytoxine) De fait, les gastéropodes se retrouvent souvent sur le dos ou semblent apathiques.Certains coraux ne sont que peu affectés par les Dino alors que d'autres sont rapidement brulés et périssent au fil des jours laissant pour les Acroporat des marques brunes sur le squelette.
-Le seul moyen formel d'identifier les Dino est l'utilisation d'un microscope. C'est d'une facilité déconcertante de les identifier puisque les Dino sont munis de deux flagelles et que donc, elle sont mobiles.
- Une fois l'identification générale effectuée, il est important de savoir quelle souche infecte le bac. Ce lien vous sera sans doute bien utile
http://www.algaeid.com/identification/
- Selon l'espèce ciblée, les moyens de luttes sont différents. Par exemple, Amphidinium SP n'a pas de phase de nage libre, elle s'enfonce dans le sable alors que Ostreopsis SP une fois plongée dans l'obscurité, retourne dans la colonne d'eau et sera par exemple irradiée par les UV qui doivent être puissants avec un débit faible, l'irradiation doit être suffisamment prolongée pour obtenir la mort des cellules par destruction de l'ADN
- Il importe d'augmenter un maximum la biodiversité du bac, par une microfaune abondante, par l'utilisation de refuge et d'algues supérieures. La Cheatomorpha semble produire d'autres substances permettant de neutraliser certaines variétés de Dino. (à confirmer)
Les meilleure moyens d'éviter une floraison des Dino sont :
- Ne pas atteindre des valeurs très basses de No3 et P04. Quasiment tous les cas recencés font état d'absence de ces deux éléments.
- Ne pas choisir de photopériodes anormalement longues et très intenses.
- A confirmer : Les résines antisilicates en post osmose ont l'avantage de retirer la silice, cependant, les silicates pourraient être un concurrent au Dino. Encore une fois il est important avant de prendre une décision de savoir contre quoi on se bat, supprimer complètement les silicates ne feront jamais reculer les Dino qui n'en ont pas besoin.
- Ne pas sur-écumer afin d'avoir toujours un quota suffisant de nutriments sans pour autant en avoir trop et nourrir les algues ( difficile équilibre)
- Une fois l'invasion constatée, il devient relativement difficile de se défaire des Dino, au mieux elles resteront sous contrôle enkystées et réapparaîtont dès que les conditions leur sont favorables.
- La plupart du temps, les changements d'eau aggravent la situation, le jour même ou les jours qui précèdent on remarque aisément une intensification de la propagation. Constaté chez moi et dans beaucoup d'autres cas, sans que je n'aie réussi à en comprendre les raisons.
Quelques remarques :
- La plupart des bacs, peut-être tous, ont des variétés de dino, comme des cyano, prêtent à passer à l'offensive dès que les conditions leur seront propices. Il faut éviter absolument pour les Dino, de leur laisser une chance de se propager au vu de la difficulté à s'en débarasser.
- Les paramètres tels que PH, KH, température etc semblent ne pas avoir un impact significatif, mais il semble indiqué d'avoir, le plus que possible, des paramètres stables au niveau physico-chimique.
- Si des UV sont utilisés, s'assurer qu'il s'agit d'une variété qui a des phases de nage libre lors des périodes obscures, sinon il ne sera d'aucune utilté. La variété Ostreopsis SP que j'ai actuellement dans mon bac, facilement reconnaissable au microscope (cette variété en forme de grain de sésame semble tourner par moment autour d'un point central ou sur elle-même) semble sensible aux UV à condition, comme déjà dit, de surdimensionner ou de mettre en série plusieurs tubes UV avec débit lent. Par exemple, 100 watts pour un bac de 500 litres avec un passage de l'ordre de 200-300 litres/h max. (je n'ai trouvé aucune référence scientifique sur la puissance en rapport du volume du bac, mais uniquement des témoignages de réussite dans la lutte.
- Des coraux atteints par des Dino une fois replacés dans un bac "sain" ne devraient pas poser de problèmes.
- De plus en plus de bacs sont à problèmes depuis que nous disposons de l'artillerie lourde pour écumer, éclairer, filtrer au détriment d'une concurrence qui ne peut plus avoir lieu. Ces cas étaient extrêmement rares il y a 10-15 ans.
- en cas de lutte, éloigner les enfants du bac et ventiler la pièce.
Je m'arrête là, j'espère que ces quelques informations pourront être utiles et je vous souhaite de ne jamais devoir vous battre contre ce fléau.
Si vous êtes certains que vous avez eu à faire à des Dino (idéalement confirmation au microscope) et que vous avez gagné la guerre, vos témoignages seront importants pour la communauté, merci de partager
@+
Sly
J'ouvre ce topic pour parler d'un problème qui semble de plus en plus courant dans notre belle passion, les Dino.
J'ai été confronté durant plusieurs années à ce problème et j'ai enrichi mes connaissances sur le domaine, non seulement par mon expérience personnelle puis par des lectures de nombreux articles ou forum US.
Quelques infos et selon mes propres expériences :
- les bacs atteints présentent des tâches ou des zones brunes, souvent confondues avec des diatomées ou des cyanobactéries bien que les cyano sont plus souvent rouges, bordeaux.
- Les taux de No3 et de Po4 sont souvent très faibles voir indétectables avec nos tests habituels, y compris photomètres.
- Les dino ont tendances a faire des filaments et des microbulles surtout en fin de journée. Le soir, ce phénomène s'arrête assez rapidement et elles tendent à disparaître pour réapparaître le lendemain.
- Les Dino produisent des toxines extrêmement redoutables, il s'agit comme pour les palythoa de palytoxine (plus d'infos disponibles ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/Palytoxine) De fait, les gastéropodes se retrouvent souvent sur le dos ou semblent apathiques.Certains coraux ne sont que peu affectés par les Dino alors que d'autres sont rapidement brulés et périssent au fil des jours laissant pour les Acroporat des marques brunes sur le squelette.
-Le seul moyen formel d'identifier les Dino est l'utilisation d'un microscope. C'est d'une facilité déconcertante de les identifier puisque les Dino sont munis de deux flagelles et que donc, elle sont mobiles.
- Une fois l'identification générale effectuée, il est important de savoir quelle souche infecte le bac. Ce lien vous sera sans doute bien utile
http://www.algaeid.com/identification/
- Selon l'espèce ciblée, les moyens de luttes sont différents. Par exemple, Amphidinium SP n'a pas de phase de nage libre, elle s'enfonce dans le sable alors que Ostreopsis SP une fois plongée dans l'obscurité, retourne dans la colonne d'eau et sera par exemple irradiée par les UV qui doivent être puissants avec un débit faible, l'irradiation doit être suffisamment prolongée pour obtenir la mort des cellules par destruction de l'ADN
- Il importe d'augmenter un maximum la biodiversité du bac, par une microfaune abondante, par l'utilisation de refuge et d'algues supérieures. La Cheatomorpha semble produire d'autres substances permettant de neutraliser certaines variétés de Dino. (à confirmer)
Les meilleure moyens d'éviter une floraison des Dino sont :
- Ne pas atteindre des valeurs très basses de No3 et P04. Quasiment tous les cas recencés font état d'absence de ces deux éléments.
- Ne pas choisir de photopériodes anormalement longues et très intenses.
- A confirmer : Les résines antisilicates en post osmose ont l'avantage de retirer la silice, cependant, les silicates pourraient être un concurrent au Dino. Encore une fois il est important avant de prendre une décision de savoir contre quoi on se bat, supprimer complètement les silicates ne feront jamais reculer les Dino qui n'en ont pas besoin.
- Ne pas sur-écumer afin d'avoir toujours un quota suffisant de nutriments sans pour autant en avoir trop et nourrir les algues ( difficile équilibre)
- Une fois l'invasion constatée, il devient relativement difficile de se défaire des Dino, au mieux elles resteront sous contrôle enkystées et réapparaîtont dès que les conditions leur sont favorables.
- La plupart du temps, les changements d'eau aggravent la situation, le jour même ou les jours qui précèdent on remarque aisément une intensification de la propagation. Constaté chez moi et dans beaucoup d'autres cas, sans que je n'aie réussi à en comprendre les raisons.
Quelques remarques :
- La plupart des bacs, peut-être tous, ont des variétés de dino, comme des cyano, prêtent à passer à l'offensive dès que les conditions leur seront propices. Il faut éviter absolument pour les Dino, de leur laisser une chance de se propager au vu de la difficulté à s'en débarasser.
- Les paramètres tels que PH, KH, température etc semblent ne pas avoir un impact significatif, mais il semble indiqué d'avoir, le plus que possible, des paramètres stables au niveau physico-chimique.
- Si des UV sont utilisés, s'assurer qu'il s'agit d'une variété qui a des phases de nage libre lors des périodes obscures, sinon il ne sera d'aucune utilté. La variété Ostreopsis SP que j'ai actuellement dans mon bac, facilement reconnaissable au microscope (cette variété en forme de grain de sésame semble tourner par moment autour d'un point central ou sur elle-même) semble sensible aux UV à condition, comme déjà dit, de surdimensionner ou de mettre en série plusieurs tubes UV avec débit lent. Par exemple, 100 watts pour un bac de 500 litres avec un passage de l'ordre de 200-300 litres/h max. (je n'ai trouvé aucune référence scientifique sur la puissance en rapport du volume du bac, mais uniquement des témoignages de réussite dans la lutte.
- Des coraux atteints par des Dino une fois replacés dans un bac "sain" ne devraient pas poser de problèmes.
- De plus en plus de bacs sont à problèmes depuis que nous disposons de l'artillerie lourde pour écumer, éclairer, filtrer au détriment d'une concurrence qui ne peut plus avoir lieu. Ces cas étaient extrêmement rares il y a 10-15 ans.
- en cas de lutte, éloigner les enfants du bac et ventiler la pièce.
Je m'arrête là, j'espère que ces quelques informations pourront être utiles et je vous souhaite de ne jamais devoir vous battre contre ce fléau.
Si vous êtes certains que vous avez eu à faire à des Dino (idéalement confirmation au microscope) et que vous avez gagné la guerre, vos témoignages seront importants pour la communauté, merci de partager
@+
Sly